Signification de l’équation de Druckrey-Küpfmüller pour l’évaluation des risques. La toxicité des insecticides néonicotinoïdes contre les arthropodes est renforcée par la durée d’exposition. Henk A. TENNEKES. Traduction Christian Pacteau

Le texte ci-dessous est une traduction de : "The Significance of the Druckrey-Küpfmüller Equation for Risk Assessment - The Toxicity of Neonicotinoid Insecticides to Arthropods is Reinforced by Exposure Time" à paraître in "Toxicology". Le texte complet en français est joint en PDF.

Dans cet article théorique, puisant aux sources de la toxicologie et des mathématiques, Henk TENNEKES s'intéresse à un domaine, ô combien crucial en toxicologie, celui des relations "doses - effets".
Pour le commun des mortels, et l'ensemble de la législation sur les toxiques, la règle empirique de Paracelse, médecin suisse du XVIème siècle, fait toujours la loi : "La dose fait le poison". Autrement dit, quelle que soit la durée d'exposition, plus la dose s'amenuise, plus les effets s'estompent. D'où un ensemble législatif fondé sur le principe a priori de "l'innocuité d'exposition aux faibles doses". Reprenant les travaux de ses Maîtres, Druckrey & Küpfmüller, un toxicologue et un mathématicien, dans cet article Henk TENNEKES montre que le théorème qui porte leur nom, concernant les carcinogènes chimiques, s'applique également à au moins une catégorie d'insecticides systémiques ayant des effets neurotoxiques sur les insectes, voire les arthropodes, les néonicotinoïdes. Cette loi s'énonce ainsi : "la dose totale requise pour produire un même effet décroît avec la décroissance des niveaux d’exposition, même si la durée d’exposition pour produire un même effet s’accroît avec des niveaux d’exposition décroissants." A l'évidence, le point de vue empirique de Paracelse de "l'innocuité des faibles doses", auquel se réfère la législation, reçoit par là le coup de grâce. Les législateurs sauront-ils tenir compte de cette importante contribution scientifique de Henk TENNEKES ? Oui ! Si du moins, comme dans les années 1960-1970 avec les organochlorés, chacun dénonce avec force le postulat mystificateur de "l'innocuité de l'exposition aux faibles doses".

Christian Pacteau