En 1962, la biologiste américaine Rachel Carson alertait l’opinion, dans Printemps silencieux – livre demeuré célèbre pour avoir lancé le mouvement environnementaliste moderne –, sur les risques présentés par le DDT (dichlorodiphényltrichloroéthane). Quatre rapports d’expertise scientifique et une décennie plus tard, le célèbre insecticide était banni des pratiques agricoles aux Etats-Unis, avant d’être peu à peu interdit, partout dans le monde, dans ses usages de protection des cultures. Près d’un demi-siècle s’est écoulé depuis, et le DDT n’a pas fini de faire parler de lui. Une étude publiée mercredi 17 juin dans le Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism (JCEM) suggère que les femmes qui atteignent la cinquantaine paient aujourd’hui le prix de son utilisation. Selon les résultats présentés par Barbara Cohn, directrice du Child Health and Development Studies (Public Health Institute à Berkeley, Californie), et ses coauteurs, les cinquantenaires américaines ayant été le plus exposées au DDT in utero, par le biais de leur mère, ont en effet un risque quadruplé de développer un cancer du sein, par rapport à celles qui ont été le moins exposées à ce perturbateur endocrinien. Pour parvenir à cette conclusion, les auteurs ont utilisé les données d’une grande cohorte de femmes californiennes dont le suivi remonte à plus d’un demi-siècle. Ces femmes ont donné naissance, entre 1959 et 1967, à plus de 20 000 enfants, et plusieurs paramètres biologiques de chaque grossesse ont été enregistrés.
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